Abreuvés de faits divers, nous sommes tous émus, retournés ou décontenancés à chaque affaire de disparition ou d’annonce de crime. Ce sont les émotions qui prennent le pas sur le droit. Le mystère qui entoure l’infraction est celui qui excite particulièrement nos instincts. Nous devenons ainsi tous successivement enquêteurs à l’annonce du crime puis jurés au moment du procès. La fiction exalte spécifiquement cette passion du fait divers. Nous pouvons nous permettre toute théorie puisque le crime est fictif. Toutefois, l’arrivée du « true crime » dans les séries rebat les cartes. Débute alors un jeu dans notre esprit : celui entre la vérité scientifique, la vérité judiciaire et la vérité propre à chaque spectateur, en fait son intime conviction. La série Staircase nous embarque dans ce jeu de manière habile. Il s’agit d’un véritable tourbillon de points de vue et d’implication du spectateur dans un système inédit de mise en abyme et de superposition. En effet, la série s’inspire du documentaire Soupçons, qui avait suivi Michael Peterson et sa famille depuis le début de l’affaire et dont la série évoque d’ailleurs la construction. La série touche ainsi du doigt le cœur de la quête de la procédure pénale : la recherche de la manifestation de la vérité tout en priorisant certaines théories par l’effet du montage. Il nous rappelle alors que tout est affaire de points de vue que ce soit dans un prétoire ou à l’écran.

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